Entrepreneurship

 

les autorités doivent juste améliorer le cadre légal des affaires au Cameroun

– Christian Ngan, Fondateur de la marque de cosmétique bio « Madlyn Cazalis »

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Pourriez-vous s’il vous plaît nous dire qui vous êtes et le domaine dans lequel vous êtes impliqué en tant qu’entrepreneur?

Bonjour, je suis Christian Ngan, jeune camerounais de 30 ans, Fondateur de la marque de cosmétique bio pour peaux noires et métissées, Madlyn Cazalis.  Je suis ingénieur financier de profession, j’ai vécu 10 ans en France, travaillé dans le monde de l’investissement et de la banque d’affaires avant de décider, il y a 2 ans de rentrer définitivement m’installer au Cameroun.

Pour être considéré parmi les jeunes entrepreneurs africains les plus prometteurs est impressionnant. Qu’est-ce qui vous pousse malgré le paysage accidenté?

Je crois que c’est le sens du devoir qui m’a poussé à rentrer m’installer définitivement au Cameroun. Beaucoup trop de jeunes africains qui partent faire leurs études à l’étranger laissent derrière eux une terre avec un trésor inestimable. Les européens ont construit leur continent, à nous de construire le nôtre. L’Afrique a besoin des africains. Et même si le climat peut sembler difficile, il faut se dire que les grandes choses ne s’accomplissent jamais dans la facilité. L’Afrique bouge et nous devons tous être acteurs de ce mouvement. De plus, les africains on besoin de produits adaptés à leur peau donc qui tiennent notamment compte des spécificités de notre épiderme et du climat. Ces laits, crèmes, lotions,masques ou gommages que nous produisons sont donc entre 80% et 100% naturels.

 Vous êtes certainement afro positif. Quels sont les principauxobstacles qu’un entrepreneur en  peut s’attendre à rencontrer en Afrique en general et au Cameroun en particulier?

Oui, je suis un afro-optimiste convaincu. Chaque pays et région en Afrique

a ses spécificités donc les difficultés ne sont pas forcément les mêmes. A titre d’exemple, il est plus facile de créer une entreprise au Kenya qu’au Cameroun, le système fiscal est plus avantageux à Maurice qu’en Republique Democratique du Congo et il existe une meilleure stabilité politique au Ghana qu’en République Centrafricaine. Donc il est difficile de généraliser à l’ensemble de l’Afrique. Concernant le Cameroun, la lourdeur administrative, le manque d’aide en faveur des jeunes entreprises, la corruption, la gérontocracie, la lourdeur fiscale et douanière et la << politique du ventre >> nous pénalise fortement. Les pouvoirs publics doivent vraiment prendre conscience du fait que la jeunesse a besoin d’espoir, a besoin qu’on l’encourage, qu’on l’expose sur le plan international. Nos représentants, lors de déplacements à l’étranger devraient prendre chaque année une vingtaine d’entrepreneurs prometteurs de moins de 35 ans et les emmener avec eux. Voilà des mesures concrètes permettant l’ouverture au monde de notre jeunesse pleine de talent.

 Racontez-nous votre histoire et les leçons que vous avez apprises comme une entrepreneur au Cameroun.

 J’ai passé 20 ans au Cameroun, j’ai eu la chance d’aller faire mes études en France. J’ai fait des sciences économiques, du management, j’ai décroché un Master en Affaires Internationales à la Sorbonne puis un Master en Ingénierie Financière à l’EMLyon Business School, qui est l’une des meilleures écoles de commerce européenne. J’y ai beaucoup appris, notamment en finance d’entreprise et en strategic management. Toutes ses compétences m’ont permis de mieux affronter le monde de la finance mais aussi des affaires. Après des longues heures de travail sur des projets de financement ou d’acquisitions de plusieurs milliards de dollars, je me suis senti prêt pour affronter le monde des affaires. On apprend tous les jours, j’ai compris en rentrant au Cameroun qu’en tant qu’entrepreneur, apprendre des autres est très important, commencer petit et évoluer progressivement est la meilleure des stratégies (Start Small, Think Big) et surtout ne pas rentrer en essayant d’être un donneur de leçons, l’humilité est très importante.

Vous nous avez déjà dit à quel point vous avez réussi, mais pensez-vous que votre rythme est en rapport avec vos ambitions?

 Vous savez, je ne suis qu’au début de l’aventure, l’entreprise à  1 an etdemi. Et même si nous avons déjà fait beaucoup de choses et que le magazine Forbes a reconnu mon travail, nous devant garder la tête froide et continuer à travailler encore et encore. Lorsqu’on est une jeuneentreprise, on est fragile donc il ne faut rien lâcher. Je crois donc quele rythme même va au-delà de mes ambitions, je ne m’attendais pas à une telle évolution à moins de 2 années d’existence. Je suis un fervent croyant et je crois qu’avec l’aide de Dieu et beaucoup de travail, tout est possible, il faut juste y croire et faire preuve de discipline (dans la gestion de son travail, dans le choix de son entourage, dans le déroulement du plan qu’on s’est fixé ….

 Quels sont vos projets à long terme?

J’ai énormément de projets en tête, aussi bien avec Madlyn Cazalis quedans d’autres secteurs d’activité. Au Cameroun, il existe beaucoupd’opportunités, les autorités doivent juste améliorer le cadre légal des affaires, ainsi il y aura moins de jeunes tentés de se décourager. Notre but premier est de développer avec le temps une usine semi-industrielle d’envergure, créer des emplois, développer notre réseau de points de vente et consolider notre position à l’internationale.

Avez-vous une dernière message?

J’appelle d’abord les pouvoirs publics à améliorer le climat des affaires et nos Etats d’Afrique Centrale d’arrêter les querelles stériles et créer enfin une Union Douanière solide en zone CEMAC. Que chaque pays campe sur son orgueil ne nous aide pas. Seuls nous allons vite, ensemble nous allons loin. Puis je lance un appel à la jeunesse Camerounaise, réveillons nous et n’attendons pas toujours que ce soit les autres qui changent notre vie. Soyez pro-actifs, créez, osez, n’ayez pas honte de vous tromper mais prenez des initiatives. Et surtout laissez au tiroir les expressions telles que : << le Cameroun c’est le Cameroun >>. Je veux que les jeunes se lèvent, laisse la médiocrité au vestiaire et prennent la route de l’excellence.

Propos recueilli par Francis Ekongang Nzante Lenjo

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